Petit récapitulatif reposté puisque je vois encore beaucoup trop souvent des réponses du type « moi je flingue tout ce qui est jaune, comme ca pas de risque », « c’est jaune donc probablement toxique » etc…
Alors un petit article vite rédigé pour rappeler toutes les fleurs jaunes ne posent pas de problème et que détruire des espèces sur un simple doute concernant une potentielle toxicité, ben c’est pas bien.
Plusieurs plantes jaunes peuvent provoquer des réactions plus ou moins graves chez les équidés :
Le séneçon de Jacob (Jacobea vulgaris) et le séneçon du Cap (Senecio inaequidens) : eux doivent en effet être arrachés dans les prairies équines et les prairies de fauche pour empêcher leur consommation qui a terme provoque une atteinte hépatique mortelle. Contrairement à une idée bien reçue, ils sont consommés sur pied par plus de chevaux et d’âne qu’on ne le pense. Il est cependant inutile de détruire le séneçon de Jacob hors de prairies pâtures et fâchées, il a un rôle à jouer dans nos écosystèmes. Le séneçon du Cap en revanche est une exotique envahissante et doit donc être géré.
La porcelle enracinée (Hypochaeris radicata) qui est liée au harper australien. Les sécheresses de plus en plus longues et précoces la favorisent. Le meilleur moyen de la gérer est d’adapter la gestion de la prairie.
Le panais cultivé (Pastinaca sativa) peut provoquer des photosensibilisations assez importantes. Sur des chevaux ou ânes sensibles on surveillera donc la présence de la plante sans pour autant être pris d’une folie destructrice.
Ce sont les SEULES plantes communes, suffisamment fréquentes dans les prairies et de couleur jaune qui peuvent réellement causer des problèmes graves chez les équidés.
D’autres peuvent poser des problèmes moindres :
Le millepertuis perforé (Hypericum perforatum) peut provoquer des photosensibilisations. Il est cependant également une source de nourriture pour de nombreux insectes et provoque rarement des réactions graves surtout si la réaction est gérée et l’accès à la plante coupé. Il n’est pas nécessaire de détruire les trois pieds présents en bordure de votre prairie. C’est également une médicinale très utile
Concernant les renoncules (Ranunculus sp) je vous renvoie à l’article publié à ce sujet ici : https://www.facebook.com/search/top/?q=equiflore%20renoncules&epa=SEARCH_BOX
Les autres plantes jaunes parmi lesquelles les crépides, pissenlits, lotier, luzernes sauvages, caille lait jaune, potentilles ou encore salsifi ne sont pas des dangers pour vos chevaux et ont un rôle réel à jouer dans le maintien de la santé de votre prairie. Une prairie sans fleurs c’est une prairie sans insectes. Une prairie sans insectes c’est une prairie morte. Une prairie morte est une prairie totalement incapable de se maintenir et de fournir un apport alimentaire convenable à des équidés.
Les fleurs jaunes sont en grande majorité tout à fait inoffensives, certaines sont même protégées. Avant de partir à la chasse aux sorcières, il convient de s’informer afin de faire les choses comme il faut. La préservation de l’environnement ne se joue pas que dans les milieux d’exception et dans la préservation des espèces protégées. Ces espèces et ces milieux ont un jour été communs, ils sont devenus exceptionnels parce que leur habitat a été détruit. La préservation de l’environnement commence chez nous, dans nos jardins, dans nos prairies. Pensez y la prochaine fois qu’il vous prend l’envie d’arracher une plante sans même connaître son nom
NB : Je ne redétaille pas ici les différents critères botaniques des plantes citées, il y a déjà pas mal de publications sur la page qui en traitent, des stages pour apprendre à les reconnaître, des identifications à distance possibles et un livre en finition sur le sujet. Inutile donc de me demander un cours de botanique en live ^^ Cet article est la pour vous rappeler que les raccourcis ne sont pas une solution pérenne à l’entretien responsable et écologique de nos herbages
Message de Equiflore - des chevaux et des plantes du 2 août 2025 - https://www.facebook.com/deschevauxetdesplantes